Le bassin d’origine date de 1889. Il a été directement creusé dans le sol argileux. Ce dernier a été utilisé pour construire les monticules du Jardin alpin. A l’époque, les nénuphars étaient plantés directement dans le fond du bassin ce qui rendait l'entretien très compliqué (sol vaseux). De plus, les variétés se mélangeaient les unes les autres. Il a donc été refait en ciment, en 1924, avec l’installation de bacs de culture pour limiter ces problèmes. Le bassin est désormais vidé et curé tous les 3 ou 4 ans. Toutefois, une réflexion est en cours pour revoir les méthodes d’entretien afin de s'orienter vers des techniques plus écologiques permettant le maintien de la micro et macrofaune pouvant y nicher.
Certains nénuphars présentés sont des variétés anciennes produites par Latour-Marliac, le premier horticulteur à tenter l’hybridation entre nénuphars. A l'époque, il n’existait qu’une seule variété de nénuphar rustique (Nymphaea alba) qu'il va croiser avec des nénuphars tropicaux. Ainsi, dès 1889, l’obtenteur a créé 19 variétés de nénuphars rustiques de 5 couleurs différentes.
La collection aujourd'hui
Crédits photos : Nelly Garcia et Frédéric Muller
La collection de nénuphars est composée aujourd'hui à la fois de cultivars anciens et classiques, mais aussi d'obtentions modernes, spectaculaires. Elle est présentée en mélange avec d'autres espèces de plantes aquatiques.
On retrouve sous le terme de plantes aquatiques plusieurs types de plantes adaptées à la vie à proximité de l’eau :
les hygrophytes : elles poussent sur terre mais dans des sols très humides, comme l’aulne ou le saule,
les hélophytes (semi-aquatiques) : elles se développent dans un sol gorgé d’eau, mais restent quasi-totalement émergées, comme les roseaux ou les massettes,
les hydrophytes : on les sépare en 3 grands types :
Les amphibies : elles vivent les « pieds dans l’eau » avec leurs racines ancrées dans la vase, mais leurs feuilles sont à la surface, comme la sagittaire ou le nénuphar
les flottantes : elles flottent en surface sans aucune attache dans le sol, telle la jacinthe ou la lentille d’eau
les immergées : complètement sous l’eau comme l’élodée ou le potamot.
Les plantes aquatiques ne sont pas un groupe taxonomique, mais plutôt un groupe fonctionnel. Elles regroupent des végétaux très éloignés, mais avec des points communs dûs aux adaptations développées pour vivre dans le même milieu. Notamment chez les angiospermes (plantes à fleurs), on retrouve des adaptations uniques comme des tissus de réserve d’air (aérenchyme) dans les feuilles pour aider à la flottaison, ou des racines « plumées », petites, avec beaucoup de ramifications pour mieux capter les nutriments dans l’eau.